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DU PORC PRODUIT SANS SOUFFRANCE EXCESSIVE
Document rédigé par Robert Daoust, Montréal, 2002-2005
Le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement, le BAPE, a reçu en septembre 2002 le mandat de créer une commission et de tenir une consultation publique sur le développement durable de la production porcine au Québec. Ce mandat a pris fin le 15 septembre 2003, lors de la remise du rapport de la Commission. À l'occasion des audiences, j'ai préparé cette page-ci. On y trouvera des hyperliens susceptibles d'intéresser les gens qui sont soucieux du bien-être des porcs en tant qu'êtres conscients utilisés dans la production porcine. On trouvera aussi, à la suite des liens ci-dessous, le mémoire que j'ai préparé sur ce sujet avec la collaboration de Lise Daoust. Le même document, incluant son ajout, se trouve aussi sur le site du BAPE : MEMO209 et MEMO209.1.
Les séquelles de ma participation aux travaux du BAPE se limitent pour l'instant à un échange de messages par courriel avec le gouvernement du Québec concernant la recommandation 16 des commissaires : "La Commission recommande la désignation, au sein de l’appareil gouvernemental, d’un responsable du bien-être des animaux de ferme, afin de faire progresser la réflexion et l’action dans ce domaine." Le ministère de l'agriculture m'assurait en mars 2005 que "la question du bien-être des animaux relève plus spécifiquement des activités de l’Institut national de santé animale (INSA)" et que "Dre Hélène Trépanier est la personne-ressource en cette matière."
LIENS UTILES
LE BAPE ET LA PRODUCTION PORCINE
BAPE : site Internet consacré au mandat sur le développement durable de la production porcine au Québec. Voir en particulier la documentation déposée que l'on peut consulter. Relativement au bien-être des porcs, voici quatre des principaux documents qu'on trouve sur le site.
1- BAPE, Séance thématique tenue à Saint-Hyacinthe le 24 octobre 2002, en soirée. TRAN5 (pdf). Mme Renée Bergeron, agronome spécialisée en bien-être animal, apporte des éléments d'information (pp. 15-24, 44-48, 86-88). La pratique de la contention des truies serait le principal problème, et les programmes d'assurance-qualité seraient la principale voie de progrès, en ce qui a trait au bien-être animal.
2- Pollan, Michael, An Animal's Place, The New York Times Magazine, 10 novembre 2002, 22 pages. PROD10 (pdf). Ce long article discute les arguments en faveur des animaux et du végétarisme que Peter Singer a exposés en 1975 dans le livre «Animal Liberation». Pollan conclut que chacun peut consommer des produits animaux mais seulement s'ils sont produits sans cruauté.
3- Bergeron, Renée et autres, Portrait mondial de la législation en matière de bien-être des animaux et recommandations pour le maintien de la compétitivité de l'industrie porcine québécoise, rapport final, 28 novembre 2002, 124 pages et annexes. PROD38 : Partie 1 (pdf), Partie 2 et références (pdf), Annexes (pdf). Cet ouvrage est d'importance capitale en ce qui concerne la douleur et la souffrance des porcs au Québec. Il présente un tableau comparatif des législations de divers pays, il montre schématiquement les avantages et les inconvénients de diverses pratiques d'élevage controversées, il dresse un portrait de la situation québécoise quant au bien-être, il offre des recommandations et il fournit de nombreuses références.
4- Fraser, David, Le bien-être des animaux de ferme dans un monde aux attentes nouvelles : le Canada est-il prêt?, cahier de conférence du 22e colloque sur la production porcine du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, 31 octobre 2001, 111 pages. PROD52 (pdf). En bref, Fraser estime que le Canada a pris un retard important par rapport à l'Europe et aux USA sur la question du bien-être et s'il veut rester compétitif, il doit adapter rapidement ses méthodes et ses normes aux nouvelles exigences commerciales et aux nouvelles attentes du public.
LE PORC INDUSTRIEL
Code de pratiques recommandées pour les soins et la manipulation des animaux de ferme - Porcs (pdf) Ce sont les recommandations non obligatoires mises au point par le Comité d'experts du bien-être et du comportement des animaux de ferme. Ce Comité fait partie du Conseil de recherches agro-alimentaires du Canada et il est formé de gens qui représentent la variété des intérêts en jeu. Les pratiques recommandées sont souvent cruelles et suivies par presque tous les producteurs (par exemple, la contention des truies), alors que parfois, au contraire, elles seraient à l’avantage des animaux mais personne ne les observe (par exemple, on recommande de fournir aux porcs des matériaux pour satisfaire leur besoin de fouir et de manipuler des objets, mais pratiquement aucun producteur ne fournit quelque matériau que ce soit).
Le programme québécois d'assurance de la qualité de la Fédération des producteurs de porcs du Québec. La quatrième composante de ce programme «vise à respecter le bien-être des animaux par une manipulation appropriée des porcs et la satisfaction de leurs besoins essentiels que ce soit à la ferme, lors du transport et à l'abattage.» Cependant, le rapport 2001-2002 de la Fédération nous dit, page 18, que la quatrième composante du programme n'est encore qu'un objectif.
LE PORC NATUREL OU LE PORC BIOLOGIQUE (PRODUIT SANS CRUAUTÉ)
Les Fermes du Breton produisent un porc qui a été le premier en Amérique du Nord à être certifié «Free Farmed». Il n'est pas biologique, mais il est élevé dans le respect du bien-être animal et il n'a reçu aucun antibiotique. Il est disponible dans plusieurs boucheries et épiceries spécialisées de la province ainsi que dans certains marchés Métro et IGA.
Les Viandes Biologiques de Charlevoix, La Ferme Le Crépuscule et La Ferme Bio-Abitibi sont les seuls producteurs de porc biologique que j'ai pu trouver jusqu'à présent.
Équiterre est un organisme qui soutient l'agriculture biologique et auquel on peut s'adresser pour obtenir des renseignements. On trouvera sur leur site une liste d'endroits au Québec où se procurer du porc certifié biologique.
POUR LA DÉFENSE DES PORCS AU QUÉBEC
Voici quatre organisations qui oeuvrent pour le bien-être des animaux au Québec. Je les ai contactées en novembre 2002 relativement à la condition des porcs et aux travaux du BAPE. Il semble qu'elles voudraient toutes intervenir avec force, mais qu'elles manquent des ressources nécessaires.
1- Ahimsa (Sainte-Rita, Bas St-Laurent), Comité d'action pour la défense des animaux (Montréal) et R.A.G.E (Montréal). Ces trois groupes font partie d'une même organisation. Leurs sites présentent des pages sur la condition porcine.
2- Global Action Network/Réseau action globale (Montréal). Leur site présente des pages sur la condition porcine. Voir en particulier l'excellente étude de Lesli Bisgould et autres, Anything Goes : An Overview of Canada’s Legal Approach to Animals on Factory Farms (pdf), avril 2001, 63 pages. Les auteures estiment que la protection légale des animaux de ferme est nulle au Canada : «Canadian laws, despite paying lipservice to the societal expectation that we treat animals “humanely”, actually regard animals as nothing more than production machines. Both on the federal and provincial levels, they facilitate the infliction of the most profound privation and suffering on hundreds of millions of individual animals on an annual basis.»
3- Société canadienne pour la prévention de la cruauté envers les animaux (Montréal)
4- Société québécoise pour la défense des animaux (Montréal)
Une personne (du Québec semble-t-il) a construit un site Internet qui présente une collection des souffrances infligées aux animaux. Voir la page consacrée aux porcs : Pitié pour les cochons!
L'Union paysanne est très active dans le dossier de la production porcine, et elle a pris clairement position contre les pratiques abusives envers les porcs.
Les associations internationales Animals' Angels et Protection mondiale des animaux de ferme ont rendu public le 10 décembre 2002 un film choquant qui révèle les nombreux mauvais traitements infligés aux animaux sur les encans québécois de Saint-Romuald, Saint-Hyacinthe, Danville et Saint-Chrysostome. Voyez ce vidéo à l'adresse suivante : www.pmaf.org/Canada.html.
Un récent reportage à La Semaine verte portait sur les truies en cage et la nécessité pour le Canada de mettre au point rapidement des solutions de rechange. On peut voir ce reportage, ainsi qu'un résumé par écrit, à http://radio-canada.ca/actualite/semaineverte/ : cliquer sur «reportages», puis dérouler pour cliquer sur «26 janvier : Brasser la cage».
RESSOURCES AU CANADA
CanFACT. Le Canadian Farm Animal Care Trust est un organisme pour le bien-être des animaux de ferme au Canada. Il encourage diverses initiatives qui cherchent à développer des méthodes d'élevage, de transport, d'abattage ou de mise en marché plus favorables au bien-être des animaux.
Animal Welfare Issues Resource Centre On trouve une documentation abondante dans ce centre de ressources qui fait partie en Saskatchewan du Prairie Swine Centre Inc.
RESSOURCES AUX ÉTATS-UNIS
The GRACE Factory Farm Project. Site d'une fondation qui s'élève contre les fermes «usines». On y trouve une foule de références essentielles. Voir en particulier leur Main Page on Hogs. Voir aussi les deux documents suivants que GRACE recommande et qui sont de Marlene Halverson, «an agricultural consultant with a background in alternative swine production systems developed around criteria of pig welfare» .
1- Farm Animal Health and Well-being (pdf) 2001, 322 pages. GRACE affirme : «An exhaustive report on animal welfare and factory farms (...) this paper is the definitive study.»
2- Farm Animal Welfare : Crisis or Opportunity for Agriculture? (pdf) 1991, 62 pages. GRACE dit à propos de cet ouvrage : «In layman's terms describes scientific aspects of animal welfare, particularly with respect to hogs. Suggests economic and policy issues and solutions related to more sustainable, welfare-compatible hog production.»
Farmed Animal Net. Un site très complet «created to help people who are working to advance the interests of farmed animals».
Humane Farming Association. Cette organisation se dit «the largest and most effective organization dedicated to the protection of farm animals». Voir leur document-choc : Inside the Pork Industry.
Animal Welfare Information Center du United States Department of Agriculture. Voir en particulier leur Animal Welfare Issues Compendium, une collection de textes qui expliquent ou justifient les pratiques actuelles, entre autres en ce qui a trait à la production porcine.
RESSOURCES EN EUROPE
Agri Bien-être animal, de l'Institut national de recherche agronomique (France), est un groupe qui réunit des chercheurs de tous horizons intéressés par le bien-être animal. Il publie en ligne une lettre d'information où sont abordées de grandes questions scientifiques et philosophiques concernant le bien-être animal.
Compassion in World Farming. Site d'une organisation européenne. On y trouve des références utiles sur le porc. La branche française s'appelle Protection mondiale des animaux de ferme : voir en particulier le vidéo sur les mauvais traitements dans les encans québécois à www.pmaf.org/Canada.html.
www.pighealth.com Site britannnique sur la santé et le bien-être des porcs. Voir notamment les pages suivantes : Farm Animal Welfare : the Power Struggle! (un bref condensé des enjeux pour neuf catégories d'intéressés) et Farm Animals Behaviour, Transport, Welfare : Literature & Publications (présentation de livres importants).
MÉMOIRE PRÉSENTÉ AU
BUREAU D’AUDIENCES PUBLIQUES
SUR L’ENVIRONNEMENT (BAPE)
DANS LE CADRE DE LA
CONSULTATION PUBLIQUE SUR LE
DÉVELOPPEMENT DURABLE DE LA
PRODUCTION PORCINE AU QUÉBEC
PAR
ROBERT DAOUST
19 MARS 2003
Le bien-être animal comme valeur fondamentale
Bien-être animal et facteurs environnementaux
Bien-être animal et facteurs sociaux
Bien-être animal et facteurs économiques
Pour
un modèle de production porcine sans cruauté
Je suis un chercheur autonome. Mon activité principale consiste à tenter d’établir les bases d’une science du désagréable. Au Québec, comme dans le reste du monde, les humains et les autres êtres doués de conscience vivent des expériences atroces qui sont évitables : je suggère que le désagréable devienne l'objet spécifique d'un contrôle technique dans nos sociétés afin que les nombreux malheurs que nous pouvons éviter soient, effectivement et d'une manière systématique, évités.
La production porcine m'est un sujet de préoccupation pour trois motifs. D'abord, je partage l'opinion des experts scientifiques du bien-être animal, et de la majorité du public quand il est bien informé : les pratiques actuelles dans les fermes, les transports, les encans et les abattoirs ne sont pas adéquates parce qu'elles occasionnent trop de souffrances inutiles aux animaux. Ensuite, j’espère pouvoir continuer à manger du porc ou d'autres aliments d'origine animale, mais je veux être en mesure de me procurer des aliments produits sans cruauté. L'étalage de notre barbarie inconsciente ou hypocrite dans les comptoirs de nos épiceries me choque et je voudrais que les gens puissent avoir accès à la nourriture sans se voir obligés par le fait même de cautionner des pratiques injustifiables. Enfin, quand je vais dans nos campagnes, je constate avec indignation les méfaits environnementaux dans le voisinage des porcheries, mais ce qui m'afflige encore plus à la vue de ces bâtiments clos, c’est de savoir que vivent là des êtres malheureux parce que nous les traitons comme des objets utilitaires plutôt que comme de respectables partenaires dans la poursuite commune du bien-être. Ni pour eux ni pour nous, la quête du bien-être ne peut aller sans souffrance, sans douleur ou sans déplaisir, mais elle n’a pas à s’accompagner de cruautés inutiles.
La commission du BAPE m'est apparue comme une occasion d'intervenir en faveur des porcs, ces millions d’individus sans voix au chapitre qui sont les premiers concernés par la production porcine et qui en subissent les pires désagréments.
Le présent mémoire suggère, pour répondre aux demandes formulées par le BAPE, que «les paramètres du cadre dans lequel la production porcine devrait s'exercer» s'ordonnent à partir d'une notion de base : le bien-être des animaux (porcins, humains et autres). J'espère faire voir comment le bien-être animal est un dénominateur commun approprié en vue de «conjuguer les facteurs environnementaux, sociaux et économiques pour favoriser un développement durable et une cohabitation harmonieuse». En guise de solution, je présente trois propositions pour que nous, les consommateurs, les producteurs et les autres personnes qui sommes concernés par la production porcine et présumément bien disposés à l'égard du bien-être des animaux, nous commencions immédiatement à favoriser au Québec un modèle de production porcine sans cruauté.
Le bien-être animal comme valeur fondamentale
Tous nos problèmes actuels viendraient du lisier, semble-t-il. Tout irait bien si on trouvait le moyen de produire un lisier inoffensif pour l'environnement. Eh bien! imaginez-vous qu'une compagnie de Saskatchewan offre une nouvelle moulée qui permet d'obtenir notre lisier de rêve : inodore et sans aucun effet néfaste pour les sols et les cours d'eau! Cette moulée dernier cri occasionne chez les porcs un peu de gaz intestinaux et des vocalisations excessives, mais il suffit que le vétérinaire fasse l'ablation des cordes vocales et il n'y a plus de problème. Le secteur porcin peut donc prévoir un développement sans précédent de ses performances. Hélas, ou plutôt heureusement, la moulée dernier cri n'est qu'une fiction monstrueuse. La question à se poser actuellement est non pas de savoir que faire si on nous offre de multiplier les avantages de la production porcine en imposant aux animaux des souffrances effroyables, mais que faire étant donné que nous sommes déjà allés beaucoup trop loin dans ce sens. Car en réalité, c'est bien ce que nous disent les experts scientifiques sur le sujet.
Les experts, ce sont des agronomes, des vétérinaires ou d'autres scientifiques en zoologie qui étudient le bien-être animal. Ils sont d'avis, contrairement à la majorité de leurs collègues non spécialisés, que les porcs d'élevage intensif souffrent beaucoup trop inutilement[1]. À propos de cette divergence de vues, on peut observer un parallèle pertinent dans le domaine de la santé humaine : la majorité des médecins et des infirmières, selon ce qu'ont pu démontrer depuis près de vingt ans les spécialistes de la douleur, n'assurent pas adéquatement le bien-être de leurs patients parce qu'ils sous-évaluent leurs douleurs[2]. Notre jugement naturel face aux souffrances d'autrui n'est pas fiable et c'est pourquoi des techniques d'évaluation objective sont requises. Dans le cas des porcs en élevage intensif, de telles techniques sont à présent disponibles.
Chez le public aussi les avis sont contradictoires à propos du bien-être animal. Quand on se met à parler des pratiques d’élevage du porc dans une réunion d’amis, on constate une méconnaissance et une confusion généralisées. Un certain discours des tenants de la production animale industrielle prétend que si nous étions bien informés sur celle-ci, nous y donnerions notre aval. En réalité, l’inverse se produit généralement : plus une personne se renseigne sur la manière dont sont traités aujourd’hui les animaux de ferme, moins elle l’approuve. Chose certaine, l’opinion publique est préoccupée par le bien-être des animaux de ferme. Elle s’en préoccupe même bien davantage que des impacts environnementaux de la production porcine selon un sondage Angus Reid réalisé pour le compte d’associations provinciales de producteurs de porcs[3].
Il importe que les tous les gens concernés par la production porcine comprennent qu'une profonde valeur universelle est en jeu dans ce domaine. Le bien-être animal est une valeur qui a son importance propre, en dehors de toute considération environnementale, économique ou autre. C'est une valeur à l'égard de laquelle il ne suffit pas d’avoir une attitude de «veille» craintive comme c'est le cas présentement chez nos décideurs. Il faut au contraire adopter une attitude positive de respect pour cette valeur essentielle. Il ne s'agit pas de prôner le bien-être maximal des animaux, ce serait absurde. Des compromis sont nécessaires entre la valeur du bien-être et d’autres valeurs, d’autres aspects. Mais au préalable nous devons reconnaître et respecter profondément le fait que les porcs ont comme nous un esprit, qu'ils sont intelligents, curieux, enjoués, haïssables, qu'ils ont une mémoire, une sensibilité, une affectivité et qu'en général ils se comparent aux plus évolués des animaux, tels les chiens, les chats, les éléphants, les dauphins, les singes...
Bien-être animal et facteurs environnementaux
L'environnement fait problème autour des porcheries. Or, que trouve-t-on au centre même de cet environnement? Une population porcine dont les besoins environnementaux sont cruellement ignorés, des milliers d'individus qui sont séquestrés dans un petit écosystème super pollué et qui survivent seulement grâce aux artifices d'une agrobiopharmacotechnologie de plus en plus lourde et coûteuse. Le 16 janvier dernier, devant cette Commission, je posais la question suivante : «Le porc lui-même est absent de l'environnement, dirait-on, c'est-à-dire en tant qu'individu vivant. Il me semblerait, intuitivement en tout cas, que les écologistes qui sont au ministère de l'Environnement devraient considérer que comme c'est l'animal qui est en cause dans tout cet environnement-là, pourquoi on ne part pas de la satisfaction des besoins environnementaux de cet animal pour définir c'est quoi les bonnes pratiques à faire autour de cet animal?[4]» En réaction à cette question M. Rivet du ministère de l'Environnement a fait observer : «On peut se demander si des animaux rassemblés dont la reproduction est entièrement contrôlée par les humains pour des fins alimentaires et commerciales, est-ce que ça fait vraiment partie de l'élément, de l'environnement dont devrait s'occuper le ministère de l'Environnement?[5]» À mon avis, l'environnement ne s'arrête pas aux portes des usines ou des porcheries polluantes. Considérons ce qu'affirmait l'éminent écologiste Claude Villeneuve à la Commission le 13 novembre à Saguenay : «L'écosystème agricole ne peut être dissocié des autres écosystèmes». Et plus loin : «Si l'écosystème agricole est pollué, les autres écosystèmes le seront aussi»[6]. Ces assertions de M. Villeneuve suggèrent fortement qu'à l'inverse, si les besoins environnementaux du porc étaient satisfaits dans le cadre d'un écosystème agricole respectueux du bien-être animal, la vie pourrait se dérouler normalement autour des porcheries, aussi bien pour les humains qui cesseraient d'avoir des problèmes avec la qualité de l'air et de l'eau, que pour les poissons qui cesseraient d'étouffer dans le phosphore ou pour les arbres qu'on cesserait de couper pour faire place au lisier. Un tel modèle de production porcine pourrait supporter un développement durable et une cohabitation harmonieuse.
Bien-être animal et facteurs sociaux
Quand on parle d'acceptabilité sociale en rapport avec la production porcine, on pense surtout aux manifestations populaires contre la pollution autour des porcheries. Cette pollution serait ramenée à un niveau acceptable si le bien-être animal était respecté puisque l'élevage se ferait sur litière plutôt que sur lisier. Mais le bien-être animal est en lui-même un autre aspect de l'acceptabilité sociale qu'il ne faut pas négliger si on veut établir un modèle durable de production porcine : les conditions de vie des porcs en effet risquent à tout moment de déclencher une autre vague de contestation.
Manger ou produire du porc n'est pas un crime, mais reconnaissons-le, tuer des animaux pour les manger, c'est leur livrer une sorte de guerre. On peut trouver juste ou injuste cette guerre de prédation. Cependant, même si on la croit juste, personne n'a le droit de commettre des «crimes de guerre».
Nous commettons des crimes, des manquements très graves à la morale, en exploitant les porcs abusivement : les pratiques de l'élevage industriel sont souvent jugées comme étant d’une cruauté sans précédent dans toute l’histoire de l’agriculture.
La cruauté peut se définir comme l'action de faire subir à un autre être, pour son avantage à soi, une douleur ou une souffrance inutile, c'est-à-dire qui pourrait être évitée à un coût matériel ou moral raisonnable eu égard à la gravité de cette douleur ou de cette souffrance. La cruauté dégrade la victime, mais aussi le coupable. C'est pourquoi chacun cherche à cacher ses crimes.
On cherche à les cacher d'abord en les niant. On conteste le fait, pourtant indéniable, que les porcs souffrent. Ou bien on invoque des impératifs économiques : les consommateurs se disent justifiés de vouloir nourrir leur famille au meilleur prix possible et les producteurs de vouloir produire plus et à moindre coût pour se maintenir en affaires.
Les consommateurs cachent leurs crimes. Ils trouvent normal qu'il soit plus difficile pour eux de savoir comment sont traités les porcs derrière les murs des porcheries, des camions et des abattoirs, que de savoir comment vivent les poissons au fond des mers. Par ailleurs, ils sont prompts à croire que les informations terribles qu’ils entrevoient parfois sont exagérées et que de toutes façons «on» va vite redresser ces torts incroyables. S'ils envisagent de faire quelque chose, arrivés à l'épicerie ils ont oublié, ou bien ils ont remis l'action humanitaire à plus tard, ou bien ils constatent avec une contrariété résignée qu'on ne leur offre aucun choix.
Les producteurs cachent leurs crimes. Ils se réfugient derrière les «pratiques généralement admises». Le très officiel Code de pratiques recommandées pour les soins et la manipulation des animaux de ferme - Porcs est un document qui montre en page couverture une truie magnifique entourée de ses porcelets fouissant dans un champ bucolique près d'une colline avec des arbres et du maïs, sans même une clôture à l'horizon. Loin, très loin, est le crime perpétré contre les truies réelles qu'on enferme presque toute leur vie dans une petite cage de métal où elles ne peuvent pas se retourner, ni même se lever ou se coucher confortablement[7], et où elles souffrent régulièrement de faim extrême parce qu'on restreint leur alimentation[8]. Voici un autre exemple. La Fédération des producteurs de porcs du Québec utilise le dessin mignon d'une queue de porc pour agrémenter les deux principaux logos qui la représentent. On occulte ainsi la pratique coutumière de couper la queue des porcs, une pratique qui est criminelle pour trois raisons : 1) on les mutile de la sorte pour empêcher la caudophagie, un comportement qu'ils adoptent parce qu'on leur impose des conditions de vie excessivement dénaturées et stressantes; 2) on ampute à froid cet organe sensible; 3) on provoque souvent par l'ablation de la queue des douleurs chroniques qui vont durer toute la vie de l'animal[9].
Les gouvernements, les professionnels, les chercheurs, les marchands de viande, tout le monde est complice des crimes. Le secret, la propagande, l'intimidation, l'achat des consciences, tous ces procédés en viennent, on ne sait trop pourquoi, à se proposer insidieusement même aux meilleurs des gens qui travaillent dans le milieu agro-alimentaire québécois.
Bien-être animal et facteurs économiques[10]
L'analyse des coûts et des bénéfices relatifs au bien-être porcin semble n'avoir jamais été faite au Québec. On présume que le bilan serait négatif parce que les animaux seraient produits moins rapidement, l'élevage sur litière, plus dispendieux, la main-d’œuvre, plus occupée et la réglementation, plus lourde. Mais a-t-on bien considéré les points positifs? Les coûts de gestion du fumier seraient moindres, les odeurs dérangeraient moins l'entourage, les eaux souterraines et les cours d'eau cesseraient d'être pollués, la santé des animaux serait meilleure, les coûts de médecine vétérinaire diminueraient, les résidus d'antibiotiques cesseraient de favoriser la résistance microbienne, le mode de croissance des animaux se traduirait par une plus grande qualité de la viande...
Le porc industriel se vend à un prix artificiellement bas compte tenu de ses coûts sociaux et environnementaux. Si on permettait à la demande pour un porc sans cruauté de s'exercer à un prix équitable, l'offre pour ce produit serait stimulée, et avec une politique adéquate de transition vers un développement durable, nos producteurs pourraient certainement répondre à la demande.
Enfin, si nous considérons le fait que les animaux de ferme ne vivent pas à nos crochets, mais qu’au contraire ils nous font vivre, nous devrions reconnaître qu’ils ont droit pour assurer leur bien-être à une petite part des revenus qu'ils génèrent.
Pour un modèle de production porcine sans cruauté
Des conditions humanitaires d’élevage du porc, cela existe au Québec. Il en a été question devant cette commission à Rimouski le 5 décembre dernier[11]. Il s’agit du porc naturel du groupe Breton, destiné presque entièrement à l’exportation vers les États-Unis. Il est produit conformément aux exigences du programme Free Farmed[12] accrédité par l’Agricultural Marketing Service du U.S. Department of Agriculture. Ce créneau particulier semble être un secret hautement gardé au Québec. J’ai pu me procurer le porc naturel DuBreton à la Boucherie Charcuterie Vito, à Montréal, mais il ne se vend pas à tous les coins de rue, il ne porte aucune étiquette particulière et personne n’en fait la promotion. Il n’est pas hors de prix. Le programme Free Farmed certifie que ce porc a été élevé sans médicaments et selon des méthodes qui respectent ses comportements normaux et son bien-être. Acheter du porc naturel a constitué pour moi une expérience des plus agréable. Après avoir désespéré de pouvoir continuer à manger du porc, je découvre cette viande qui a été produite sans cruauté, et qui, ô bonus! est plus saine et a meilleur goût!
Bien entendu, il y a également le porc certifié biologique. Mais il est distribué à de rares points de vente lui aussi, et il est beaucoup plus cher. Nous avons l’honneur d’être la première province canadienne à avoir un programme d’accréditation biologique. Il faut saluer bien bas les efforts et les investissements du MAPAQ en ce sens.
Cependant, entre la viande industrielle abordable et la viande biologique dispendieuse, il n’y a rien. Chez les producteurs et au gouvernement, on prétend généralement que les gens ne paieront pas plus cher pour une viande « humanitaire » et qu'il n'y a pas de demande au Québec pour ce genre de produits. Cette opinion est pour le moins discutable. Si l’on mettait les trois produits côte à côte dans un comptoir, avec un résumé de leurs caractéristiques d’élevage – et sans tricher en ce qui concerne le porc industriel, il est à parier que le porc naturel dont le prix est plus raisonnable que celui du porc biologique attirerait un grand nombre de consommateurs. On dit attendre une demande qui viendra des consommateurs, et en même temps on s’arrange délibérément pour que ceux-ci ne possèdent pas certaines informations dérangeantes susceptibles de les inquiéter au point où ils demanderont effectivement autre chose. Le meilleur produit au monde risque de passer inaperçu et d’être éventuellement retiré des tablettes si on n’en fait pas la publicité. Que l’on donne une chance à la demande éduquée de se faire, au lieu de raisonner circulairement et de présumer qu’elle ne se ferait pas.
Pour favoriser au Québec un modèle de production porcine sans cruauté, je propose les trois solutions suivantes, à mettre en place concurremment :
Acheter, en tant que consommateurs, du porc naturel ou du porc biologique, qui sont présentement les deux catégories de porc produit sans cruauté.
Faire accréditer par le gouvernement un modèle de production du type Free Farmed. Appuyer financièrement le développement de ce créneau et en faire la promotion auprès des consommateurs. Reconnaître par une prime additionnelle les efforts et les investissements supplémentaires consentis dans cette catégorie de production.
Remplacer le Code de pratiques «recommandées» pour les soins et la manipulation des porcs par un cahier de charges comportant des normes de bien-être précises et obligatoires pour toute l'industrie porcine au Québec. Ces normes pourront être implantées selon un calendrier bien défini mais permettant aux producteurs de s’adapter. Elles devront s’appliquer de manière stricte et équitable et faire l’objet de vérifications externes crédibles. Elles s’appuieront sur l'interdiction légale de la cruauté, qu'on pourrait définir comme étant l'action de faire subir à un autre être, pour son avantage à soi, une douleur ou une souffrance inutile, c'est-à-dire qui pourrait être évitée à un coût matériel ou moral raisonnable eu égard à la gravité de cette douleur ou de cette souffrance. Le principe d’écoconditionnalité des subventions inclura le respect de ces normes.
[1] Voir en particulier l'importante étude réalisée par Marlene Halverson, Farm Animal Health and Well-Being, Minnesota Planning Agency Environmental Quality Board, 2001. Il vaut la peine de voir aussi ce que dit Halverson dans Farm Animal Welfare : Crisis or Opportunity for Agriculture, 1991, p. 15 et 29, au sujet de l'idée fausse communément admise dans l'industrie d'élevage voulant que la productivité et la performance soient des indicateurs suffisants de bien-être animal.
[2] Voir par exemple Pain : Current Understanding of Assessment, Management and Treatments, National Pharmaceutical Council Inc., 2001, p. 15.
[3] Martin Rice «Consumer Trends and Farm Animal Welfare : The Case of Pork» dans Farm Animal Welfare : Challenge 2000, Guelph, Ontario, p. 54.
[4] Document du BAPE, TRAN52, p. 80.
[5] Document du BAPE, TRAN52, p. 83.
[6] Document du BAPE, DURA15, p. 14.
[7] Document du BAPE, PROD38, p.61.
[8] Ian Duncan «Animal Breeding and Animal Welfare» dans Farm Animal Welfare : Challenge 2000, Guelph, Ontario, p. 8.
[9] Document du BAPE, PROD38, p. 93.
[10] La plupart des idées avancées dans cette section s’inspirent des données recueillies par Marlene Halverson dans Farm Animal Health and Well-Being, Minnesota Planning Agency Environmental Quality Board, 2001.
[11] Document du BAPE, TRAN32, p. 33-40
[12] Document du BAPE, PROD38, annexe 1.
Montréal, le 15 mai 2003
Ajout au mémoire (MEMO209)
préparé pour le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement
dans le cadre de la consultation publique sur le développement durable de la production porcine au Québec
par Robert Daoust le 19 mars 2003
Madame, Messieurs les Commissaires,
Madame Boucher disait le 3 avril dernier, lors de la présentation de mon mémoire, qu'elle aimerait bien comprendre comment je peux en arriver à affirmer que les porcs sont élevés avec cruauté. Je définis la cruauté comme l'action de faire subir une souffrance inutile. Que les porcs subissent des souffrances à cause des conditions actuelles d'élevage au Québec, cela est pour moi un fait démontrable et souvent démontré, ne serait-ce que par l'abondante littérature qui existe sur ces pratiques. Pour ce qui est d'affirmer que plusieurs des souffrances infligées à nos porcs sont inutiles, c'est-à-dire évitables, inadmissibles ou injustifiées, c'est une opinion que j'émets en me basant sur mes valeurs et ma vision des choses. Je crois que les jugements de valeur personnels et collectifs à propos de la souffrance sont invérifiables présentement, parce que pour ce faire il faudrait se placer dans le cadre d'une technique qui n'a pas encore été suffisamment élaborée, celle d'un «contrôle global rationnel de la souffrance». C'est cette technique nouvelle qui, j'espère, pourra être mise au point grâce à une «science du désagréable».
Monsieur Beauchamp a évoqué l'intérêt que présente mon projet d'une science du désagréable. On peut consulter là-dessus mon site Internet à www.algo.ca.tc, où l'on trouve du reste une page qui offre des hyperliens susceptibles d'intéresser les gens qui sont préoccupés par la condition des porcs en tant qu'êtres conscients utilisés dans la production porcine. Je joins ci-après cette liste de ressources.
En terminant, j'aimerais rappeler ma principale recommandation, qui ne figure pas dans mon mémoire mais que nous avons mentionnée trois fois le 3 avril : que le gouvernement du Québec établisse un organisme, aussi petit soit-il, pour proposer et mettre en oeuvre des politiques concernant le bien-être des animaux de ferme. Par ailleurs, je vais tâcher quant à moi de favoriser l'achat de porc bien traité, et d'amener la création d'une association québécoise pour le bien-être des animaux de ferme.
Robert Daoust
(Fin de l'ajout au mémoire 209)
Le 8 mars 2005, j'ai adressé le message suivant par courriel au ministre Yvon Vallières.
Monsieur le Ministre,
Félicitation pour votre nomination.
J'ai une demande importante à vous faire. Permettez-moi de citer le rapport principal de la Commission du Bape sur la production porcine qui a été déposé le 15 septembre 2003 (page 114) :
«Compte tenu de l’importance des considérations sur l’éthique du bien-être animal un peu partout dans le monde, il est surprenant que le Québec n’ait aucun répondant officiel sur cette question. Un participant à l’audience publique a demandé "que le gouvernement du Québec établisse un organisme, aussi petit soit-il, pour proposer et mettre en œuvre des politiques concernant le bien-être des animaux de ferme" (MEMO209.1, p. 1). Aux yeux de la Commission, une telle suggestion apparaît comme le minimum raisonnable qui peut être fait maintenant.
Recommandation 16 : La Commission recommande la désignation, au sein de l’appareil gouvernemental, d’un responsable du bien-être des animaux de ferme, afin de faire progresser la réflexion et l’action dans ce domaine.»Je suis le participant qui a présenté le mémoire 209. J'ai fini par trouver récemment au sein du MAPAQ que Mme Hélène Trépanier, vétérinaire, est la personne plus particulièrement chargée des dossiers ayant trait au bien-être des animaux à l'Institut national de santé animale. J'ai communiqué avec Mme Trépanier et elle m'a confirmé cela, en ajoutant : "En ce qui concerne les animaux de la ferme, j'assure une certaine veille sur les informations ayant trait au bien-être animal partout dans le monde. Je siège également sur différents comités oeuvrant au niveau du bien-être des animaux de ferme, tant au Québec qu'au niveau canadien."
Pouvez-vous confirmer officiellement que Madame Trépanier est la responsable du bien-être des animaux de ferme au sein de l'appareil gouvernemental? Votre réponse est capitale en ce qui concerne "le minimum raisonnable qui peut être fait maintenant" pour des millions d'animaux et pour les gens qui se soucient de leur sort. N'est-il pas significatif que lors du Forum des décideurs sur le bien-être des animaux de ferme du 15 septembre 2003, M. Chistian Lacasse, premier vice-président de l'UPA, dise que : "D'après les sondages, le bien-être (santé et confort des animaux) est la deuxième préoccupation des consommateurs, après l'utilisation des pesticides."
Recevez je vous prie, Monsieur le Ministre, mes salutations les plus distinguées.
Robert Daoust
www.animal.algosphere.org
animalAROBASalgosphere.org
Le 11 avril 2005, j'ai reçu en réponse par courriel la lettre suivante.
Québec, le 23 mars 2005
Monsieur Robert Daoust
animalAROBASalgosphere.orgObjet : Bien-être des animaux de ferme
Monsieur,
Le bien-être des animaux est une préoccupation importante qui est partagée par l’ensemble du personnel du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Ainsi, la question du bien-être des animaux relève plus spécifiquement des activités de l’Institut national de santé animale (INSA). Je vous confirme donc que, tel que vous le mentionnez dans votre correspondance du 8 mars 2005, Dre Hélène Trépanier est la personne-ressource en cette matière.
Je vous remercie de votre implication pour le mieux-être des animaux et vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Le sous-ministre adjoint à l’Alimentation,
(original signé)
Jocelyn Cantin
c.c. Dre Martine Dubuc, directrice INSA
Dre Hélène Trépanier
Le 12 avril 2005, j'ai alors remercié Monsieur Cantin dans les termes suivants.
Monsieur le sous-ministre,
Merci pour votre lettre confirmant que Dre Trépanier est la personne-ressource au gouvernement en matière de bien-être des animaux de ferme. J'espère que nous tous, les gens du Québec, saurons faire bon usage des services qui peuvent être rendus à travers le poste occupé par Dre Trépanier.
Votre obligeance est fort appréciée. Si vous en avez l'occasion, je vous prie de transmettre mon appréciation et mes salutations les plus distinguées à Monsieur le Ministre Vallières.
Veuillez agréer, Monsieur le sous-ministre, mes sentiments les meilleurs.
Robert Daoust
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Page créée le 2 novembre 2002
Dernière mise à jour : 2005/11/09 (2015/01/22)
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